ET RACONTÉ DANS LE WEBZINE ANGLOPHONE NUDE-ART
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Traduction de l'interview :
Patrick, nous
nous connaissons depuis plus d'une dizaine d'années et je vous ai
toujours perçu comme un photographe passionné qui n'hésite pas à
transmettre ses connaissances, notamment lors de showrooms associés à
des festivals ou des salons photo.
Aujourd'hui vous êtes
reconnu comme un spécialiste de la lumière de studio que vous sublimez
sur vos modèles. Pourriez-vous nous retracer votre parcours et votre
leitmotiv ?
J’ai dévouvert la photo très jeune et après des études aux Beaux Arts
de Lille, j’ai orienté ma carrière dans les différents registres de la
photographie. Mais ce n’est que dans les années 95 que je me suis
spécialié dans le nu. Très vite je me suis rendu compte que j’avais un
don pour mettre à l’aise toutes celles qui se confaient à moi et
particulièrement celles dont poser nue n’était pas le métier. Une
facilité d’élocution et un sens du contact étaient incontestablement
mes atouts.
Très vite le studio s’est imposé dans cette discipline nécessitant une
certaine discrétion en même temps que réunissant un maximum de confort
afin de mettre chacune à l’aise. Là aussi j’avais acquis une maîtrise
de la lumière remontant aux débuts de mon parcours mais qu’il me fallut
perfectionner pour l’adapter aux corps nus.
Troisème élément déterminant qui me permis de développer mes concepts
de NudeVISION® la photo bien-être et de Photo-Thérapie® (2 marques que
j’ai déposées à l’inpi) l’apparition de la photo numérique. Cette
nouvelle technologie m’apparut rapidement comme une évidence en
permettant l’échange instantané avec celle que je photographiais
établissant immédiatement un climat de confiance en partageant le
résultat au fur et à mesure que la séance avançait.
En conclusion c’est grâce au cumul de ces 3 items pratiqués avec
passion que la photo de nu est devenue mon activité principale. Avec
près d’un milliers de femmes en quelque sorte « mise à nu » et
plusieurs centaines de milliers d’images réalisées, cette discipline
est aujourd’hui pour moi comme une seconde nature, une autre façon de
respirer (rire).
Vous proposez des stages
sur la prise de vue en studio a priori pour tout niveau (amateur,
professionnel). Comment adaptez-vous votre formation à des niveaux de
maîtrise très différents ?
J’ai en fait commencé la formation par les professionnels au travers
des organisations syndicales Françaises. Ces stages étaient proposés
dans un calendrier réunissant toutes les formations à destination des
photographes professionnels et organisées par eux (l’AFMI) et
j’officiais comme intervenant. Après avoir fait cela plusieurs années
durant je me suis rendu compte que ce sujet pouvait prétendre à une
autre approche. C’est alors que j’ai imaginé mes NudeCOACHING, formule
originale permettant de s’adresser à un seul stagiaire à la fois. Les
modèles sont généralement des amateurs à qui je fais bénéficier d’une
séance gratuite en échange de la présence dudit stagaire. Cela permet
donc d’adapter le niveau à la personne désirant s’initier ou se
perfectionner à l’art du nu qu’ils soient professionnels ou amateurs
passionnés.
Apprendre à driver un modèle est une connaissance qui ne peut
s'acquérir sans doute qu'avec l'expérience. Mettez-vous vos stagiaires
en situation ? (discussion préalable avec le modèle, préparation du
shoot, essai de pose, directive pour le maquillage, ...)
S’il est vrai que diriger efficacement et avec tact un modèle est une
question d’expérience, il est quelques recettes précieuses que je
dévoile dans mes NudeCOACHING. J’explique ma manière de travailler et
en fonction du niveau du stage j’invite progressivement le participant
à se mettre en situation allant jusqu’à me mettre ne retrait en fin de
cession. Tous les points évoqués sont abordés car chacun est important.
En résumé comment comment se déroule un stage ? Il y a t-il notamment
des étapes de vérification des acquis ?
2 types de stages sont proposés en NudeCOACHING, la version BASE qui
est plus passive et où je montre et explique ce que je fais, avec
seulement une partie en fin de cession permettant au photographe de
procéder à quelques prises de vue et la version PRO allant de la partie
théorique en vidéo projection, jusq’à une totale autonomie du stagaire
et une analyse des résultat pour validation des acquis.
Quels sont les aptitudes
que peut acquérir un photographe studieux à l'issue de votre stage ?
Je dirais plutôt connaissances, car les aptitudes sont pour moi du
ressort de l’innée. Les points pouvant être ainsi acquis vont des
rudiments de technique d’éclairage, de la gestion des pose, de la mise
en confiance du modèle à la sublimation de la beauté de chacune. Mais
c’est ensuite avec la répétition et le talent que la différence se
fera.
Quelles sont qualités à
développer qui vous paraissent incontournables pour la photographie en
studio ?
Se remettre sans cesse à l’ouvrage comme le musicien fait ses gammes
afin d’assimiler totalement les jeux de la lumière pour devenir un
véritable reflex libérant ainsi la créativité et l’attention portée à
celle qui se dénude devant vous.
Avez-vous des exigences,
une discipline que vous souhaitez inculquer à vos stagiaires ?
Etre toujours TRES PROFESSIONNEL dans son approche et la mise en œuvre
même quand on est amateur. Le sérieux n’interdisant pas une ceraine
convivialité, mais le modèle à besoin de se sentir guidé par quelqu’un
qui maîtrse son sujet.
Connait-on rapidement ses
limites à cause du matériel de studio que l'on possède ou bien au
contraire, selon vous, il n'y pas de limite dans la créativité ?
Le matériel est un « mal nécessaire » mais en aucune façon une fin en
soi. On peut faire de très belles images avec peu de moyen.
Aujourd'hui un grand
nombre de photographes tentent de progresser avec du matériel souvent
coûteux. Toutefois on peut constater toujours un gap important entre
originalité et le "déjà vu". Quels sont les conseils que vous
préconisez pour développer son propre style ?
Pour moi la nécessité d’avoir un matériel professionnel est simplement
lié à la production de celui qui gagne sa vie avec son travail. En
effet les performances du matériel permettent de gagner du temps et de
répondre à toutes les attentes d’un client mais en aucun cas de
permettre à un amateur de générer le talent. J’ai vu arriver dans mon
studio des amateurs fortunés bardés de « matos » haut de gamme qui se
sont révélés de piètres photographes. Je peux de mon côté me contenter
d’un appareil (reflex quand même) de quelques centaines d’euros et
faire d’aussi belles images, mais il resistera moins longtemps aux
cadences que je lui imposerai.
Pour l’originalité du travail de chacun, il faut au début essayer de
reproduire ce que font les plus expérimentés et ensuite de s’en
affranchir et trouver sa propre voie.
Le question du style se résume à cette petite histoire vécue : Quand
j’ai commencé à photographier le nu, j’avais quelques relations dans
l’univers de la presse spécialisée à qui je montrai mes premiers essais
et l’on me reporchait alors de n’avoir pas de style… Quelques temps
plus tard j’envoyais anonymement un portfolio ? A réception le
rédacteur en chef de la revue, m’appelle et me dis j’ai reconnu
l’auteur des photos que tu m’as envoyées, j’avais acquis un style…
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